HONDA HISTORY


LA DOMINATION DE LA NSR500

Depuis une soixantaine d’années déjà, Honda joue un rôle majeur dans l’histoire des courses moto à l’échelle mondiale. Au cours des six dernières décennies, Honda Racing Corporation a développé et produit un certain nombre de motos emblématiques. Parmi elles, la Honda NSR500 est assurément l’une des plus légendaires.

Avec son moteur V4, la NSR500 a effectué ses débuts en 1984, remplaçant la NS500 à moteur 3-cylindres. Elle a ramené des titres mondiaux à plusieurs des plus grands pilotes de l’histoire, comme Freddie Spencer, Wayne Gardner, Eddie Lawson, Mick Doohan et Valentino Rossi. En quoi cette NSR était-elle tellement unique? Explications dans ce chapitre consacré à l’histoire de Honda.

Naturellement, toutes les motos ayant permis à différents pilotes de devenir Champion du Monde à son guidon sont assurément des motos rapides. Et c’est bien sûr le cas de la NSR500. Mais il faut bien plus qu’une vitesse de pointe impressionnante pour qu’une moto soit couronnée au plus haut niveau. La NSR500 possédait bien d’autres qualités. La NSR était donc rapide, très rapide même, mais elle était aussi légère, agile et réactive à l’accélérateur avec quelque 200 chevaux qui ne demandaient qu’à partir au galop. Pourtant, même si la NSR marquait finalement de son empreinte l’histoire des courses moto, et si elle est considérée aujourd’hui comme une machine légendaire, la version originelle de 1984 était loin d’être parfaite. Le moteur n’a jamais été le problème de la NSR500: le V4 deux-temps de 499,27 cm3 à refroidissement liquide était exceptionnellement puissant, délivrant plus de 180 ch (132 kW) à 12.200 tr/min. Le cadre peu orthodoxe de la première NSR n’était par contre pas aussi performant. Il restait beaucoup de travail pour hisser le châssis au même niveau et faire de la NSR500 un ensemble capable d’amener ses pilotes vers la victoire. Pour la NSR500, le problème venait partiellement du fait qu’elle avait été pensée pour positionner la plus grande partie du poids au niveau du bas de la moto, alors que la concurrence démontrait qu’il était préférable de disposer d’un centre de gravité plus haut. Lorsque cette conviction fut aussi celle de Honda, la NSR commença à montrer son vrai potentiel.

Le moteur V4 faisait appel à un simple vilebrequin, contrairement au 3-cylindres de la NS500. Ce moteur était ainsi plus léger et plus compact que son prédécesseur, mais aussi que les blocs concurrents. En 1985, une fois les problèmes de cadre résolus, la NSR500 offrait à Honda son deuxième titre mondial en 500cc. Le développement du moteur se poursuivait. En 1987, l’angle du V était porté à 112 degrés, ce qui libérait de l’espace pour loger entre les cylindres quatre carburateurs Keihin de 36 mm, qui pouvaient ainsi être encore mieux alimentés en air frais. Grâce à cette nouvelle architecture, le moteur pouvait aussi respirer de manière plus efficace avec ses quatre chambres d’expansion savamment interconnectées. Et en fin de saison, l’Australien Wayne Gardner offrait à Honda, avec sa NSR500, son troisième titre mondial en 500cc.

LES JOURS DE GLOIRE DE LA NSR

Nous n’exagérons pas en disant que la NSR500 a dominé une ère entière des Grands Prix, et que plusieurs des plus grands pilotes de l’histoire de la discipline doivent beaucoup à cette légendaire Honda. Entre 1985 et 2001, soit dix-sept saisons, la NSR500 a remporté pas moins de dix titres mondiaux. Freddie Spencer est le premier pilote à avoir été couronné au guidon de la NSR. C’était en 1985. En 1987, c’était au tour de Wayne Garner d’être titré. Et en 1989, Eddie Lawson remportait la couronne mondiale. Ensuite, pour son prochain titre, la NSR devait attendre jusqu’en 1994. Si cinq années séparaient le titre de Lawson de la première couronne mondiale de Mick Doohan, ce titre conquis en 1994 marquait le début d’une remarquable série de succès et d’une domination absolue de Doohan et de la NSR. Le duo magique remportait le titre en catégorie 500cc en 1994, 1995, 1996, 1997 et 1998. L’année suivante, c’était au tour d’Alex Crivillé d’accaparer le titre avec la NSR. En 2000, Valentino Rossi terminait deuxième du championnat avant d’offrir, en 2001, son dernier titre à la NSR.

LA DOMINATION

Même si ces succès et tous ces titres mondiaux sont fantastiques pour l’équipe, les pilotes et naturellement aussi la marque, la finalité d’une entreprise comme Honda est quand même de vendre des motos. Et il n’y rien de tel que les victoires en compétition pour booster les ventes. La NSR500, mais aussi la NSR250 et la NSR500V destinée aux privés, ont donné naissance à une série de répliques pour les motards ‘normaux’: les NSR50, NSR125, NSR150 et NSR250R.

La domination de la NSR était aussi impressionnante qu’incroyable, surtout durant les années Doohan. En 1996, la NSR remportait treize des quinze courses de la saison. Et en 1998, Honda s’offrait treize des quatorze épreuves. Mais la saison la plus remarquable fut sans doute la campagne 1997, totalement dominée par la NSR puisqu’elle s’imposait lors des quinze courses au programme de la saison, avec douze victoires pour Doohan. À l’heure où l’ère des 500cc se terminait pour céder la place au MotoGP, avec d’ailleurs une dernière victoire emblématique pour la NSR500, la Honda NSR avait remporté plus de grands Prix 500cc que n’importe quelle autre moto, avec un palmarès incroyable de 132 victoires. La NSR500 a ainsi bétonné sa place dans l’histoire de la compétition motocycliste.

UNE NSR POUR CHACUN

Même si ces succès et tous ces titres mondiaux sont fantastiques pour l’équipe, les pilotes et naturellement aussi la marque, la finalité d’une entreprise comme Honda est quand même de vendre des motos. Et il n’y rien de tel que les victoires en compétition pour booster les ventes. La NSR500, mais aussi la NSR250 et la NSR500V destinée aux privés, ont donné naissance à une série de répliques pour les motards ‘normaux’: les NSR50, NSR125, NSR150 et NSR250R.