HONDA MOMENT

LA DOMINATION DE DOOHAN

MotoGP 1997

Ce n'est peut-être pas l'Australien Mick Doohan qui a remporté le plus de titres mondiaux au cours de sa carrière, mais il n’en est pas moins considéré comme l'un des plus grands pilotes de l'histoire de la vitesse pure moto. Il a dominé de la tête et des épaules les années 90, avec 5 titres consécutifs. 1994 a marqué le début de sa marche triomphale, dont le point culminant absolu a été la saison 1997.

12 sur 15

Doohan est tellement dominateur en 1997 qu'il remporte 12 courses... sur 15. Seuls les GP de Jerez, d'Australie et d'Indonésie ne sont pas tombés dans son escarcelle: il y termine respectivement 2ème, DNF et 2ème à nouveau. Les victoires dans ces courses sont allées à Àlex Crivillé (Jerez, Phillip Island) et au Japonais Tadayuki Okada (Indonésie). Lors de la dernière course de la saison dans son pays, Doohan chute alors qu'il est en tête avec un avantage de plus de 6 secondes. Mais ce qui est encore plus remarquable dans la saison 1997, c'est que toutes les courses ont été remportées par Honda. La NSR500 était une machine extrêmement performante, surtout aux mains Mick Doohan et de ses coéquipiers.

Merci Jeremy Burgess

Malgré la présence de 8 pilotes au guidon de Honda non HRC, la supériorité de Doohan était telle qu'il pouvait, dans de nombreuses courses, prendre une avance confortable puis gérer son avantage et remporter la victoire sans flirter avec ses limites. Ses talents de pilote étaient inégalés, mais sa collaboration avec son ingénieur en chef, Jeremy Burgess, l'était aussi. Burgess a perfectionné la suspension et la géométrie de la NSR pour l'adapter au style de pilotage de Mick, ce qui lui a probablement assuré un avantage considérable sur ses rivaux.

Un pilote têtu

Le style de pilotage de Doohan sortait résolument de l'ordinaire. Il existe ainsi plusieurs histoires à propos de la frustration des ingénieurs Honda devant la mauvaise volonté de Doohan à propos d'innovations telles que le changement de vitesse électronique. Une autre caractéristique de Quick Mick, c'était qu'il utilisait un frein arrière commandé… au pouce. Ce système a été inauguré en 1993 parce que sa cheville droite, trop raide suite à un accident, empêchait l'Australien d'avoir des sensations suffisantes au niveau du pied droit. Le frein à main de la moto de Doohan était actionné par une gâchette comparable à la commande des gaz d'un scooter des mers, mais montée sur le côté gauche du guidon.

Du Big Bang au Screamer

La Honda NSR500 a connu une évolution révolutionnaire en 1992 avec l'arrivée du moteur Big Bang, un V4 conçu pour que l'allumage des 4 cylindres se produise à 65-70 degrés de rotation du vilebrequin. Une réussite, puisque le Big Bang a remporté 5 des 7 premiers GP en 1992. A partir de 1997, la NSR500 a été rééquipée de l'ancien moteur Screamer que l'on trouvait sur certaines motos d'usine. Mick Doohan préférait la puissance globale plus élevée de ce dernier, bien qu'il soit beaucoup plus difficile à exploiter. Mais pour lui, c'était en fin de compte le bon choix.