
“Celui qui n’honore pas le passé, perd le futur”, assène Luc Van Esch, aujourd’hui âgé de 55 ans et habitant Bolderberg, en posant fièrement derrière sa Honda d’un rouge éclatant. Originaire du Limbourg, Luc Van Esch évoque son adolescence, période au cours de laquelle est né son amour des deux-roues. “Mon cousin était deux ans plus âgé que moi, et donc dès mes 14 ans, je me retrouvais souvent en passager en Honda Amigo ou Novio. Plus tard, j’ai commencé à bricoler aussi sur les mobylettes et à faire du cross dans les bois. Ma première véritable moto à permis fut une Benelli 50 cm3 Cross coloris rouge, blanc, jaune et noir. Je n’avais pas encore 16 ans.”
Mais comme ce n’est pas le Benelli Motor Magazine que vous avez sous les yeux, vous avez déjà deviné la suite: Luc passe rapidement à la marque qui nous intéresse ici. “Quand les MT5, MTX et MTX50R sont sorties, j’en suis directement tombé amoureux. De chouettes motos, avec un beau design, robustes et qui permettaient de pas mal bricoler. La MTX50R était alors ce qu’il se faisait de mieux. Bien loin devant la Suzuki ER et la Yamaha DT. Une véritable moto de rêve. J’étais donc très heureux le jour où j’ai pu en avoir une. Une moto neuve achetée chez Bammens en Zonen à Zonhoven, voici quarante ans environ. Je me suis régalé avec cette moto durant des années et puis mon petit frère en a hérité. Malheureusement, il a eu un accident. Avec perte totale.”
LES PLUS BEAUX SOUVENIRS
Cette perte totale ne concernait, "heureusement", que la moto, et pas le petit frère, qui rachetait rapidement une nouvelle MTX50R, de couleur blanche celle-là. Avec quelle moto Luc pose-t-il donc alors sur les photos? “Cette Honda MTX50R, je l’ai achetée d’occasion l’été dernier. Elle est de 1983. Cela n’a pas été facile de la trouver, avec le bon coloris, la bonne année et en assez bon état de base. J’ai eu pas mal de travail pour en faire ma MTX à 100%. Car c’était l’objectif: la restaurer entièrement d’après mes plus beaux souvenirs de ma première MTX.”



IMPRIMER DES COMPOSANTS
Et Luc y est parvenu, même s’il a parfois dû faire preuve de créativité, toutes les pièces n’étant plus disponibles. “J’ai ainsi fait imprimer en 3D la grille de refroidissement de l’échappement car elle n’était plus disponible nulle part. J’ai pu quand même trouver des pièces importantes en NOS, New Old Stock. Un nouveau réservoir à essence dans la boîte originale, un tableau de bord tout à fait d’origine dans une boîte en carton jauni avec 0 kilomètre, ou encore un nouveau carbu. J’ai aussi remplacé tous les plastiques et les autocollants. J’ai peint certaines pièces d’origine en rouge Honda, et ajouté des grilles noires au niveau de l’admission et quelques accessoires, comme la petite sacoche sur le porte-bagages, le coussinet de guidon, les manchons de fourche, une nouvelle selle et des rétros. Mais aussi un coupe-circuit d’origine, une nouvelle batterie, de l’huile fraîche dans le bloc et puis de l’Euro 98 dans le réservoir.”
HEUREUX AVEC HONDA
Reproduire à l’identique la moto que l’on a adoré voici quarante ans, cela prend pas mal de temps. Mais le résultat en vaut la peine! Très fier, Luc Van Esch a récemment rallié Zonhoven au guidon de sa MTX50R. “Les Bammens père et fils étaient bouche bée et moi hyper heureux. Nous avons fait des photos sur place. C’était vraiment un retour dans le passé. Nous avons ensuite été fouiller dans les vieux manuels et dépliants Honda, les coupures de journaux et les magazines. Un véritable régal. C’est simplement fantastique de pouvoir, quarante ans après quasiment, traverser à nouveau le village et tourner autour de l’église de Zonhoven sur ma MTX rouge, de retourner à l’école de commerce de Hasselt et, qui sait, peut-être comme à l’époque, de refaire la route depuis le Limbourg jusqu’à la Côte, soit un bon 250 kilomètres. Quand j’avais seize ans, j’ai été jusqu’à Middelkerke et Knokke. Ce serait assez dingue. J’ai retrouvé tellement de plaisir avec cette moto. Pas seulement du plaisir, du bonheur, tout simplement… Je suis heureux avec ma Honda!”

