REPORTAGE
1.100 CC TOURING AU PORTUGAL
Lorsque la Honda Africa Twin a effectué son grand retour en 2016, le monde découvrait par la même occasion un nouveau twin vertical qui allait par la suite équiper un custom et une routière.
Et c’est à Porto, sur les bords du Douro, que nous avions rendez-vous pour débuter un périple au guidon de la CRF1100L Africa Twin – dans sa variante Adventure Sports – accompagnée de la NT1100 et de la CMX1100T Rebel. Façonnée comme un bagger, cette dernière reçoit une tête de fourche Batwing et des valises rigides. Hormis deux ou trois Rebel en boîte manuelle, toutes les autres motos de ce test étaient disponibles uniquement en version DCT. Une bonne occasion pour certains de (re)découvrir ce système utilisant un double embrayage à commande électronique. Il faut dire qu’aujourd’hui, plus de 50 % de ces trois 1.100 sont vendues avec le DCT. Une belle réussite que nous n’aurions jamais pu prédire il y a quelques années.
Au programme, deux journées de roulage entre Porto et Lisbonne en passant par le Parque Natural da Serra da Estrela (Montagne de l’Etoile) qui couvre une superficie de 888 kilomètres carrés et comprend le sommet le plus élevé du Portugal continental à 1.993 mètres d’altitude. La première moto dont je dispose est donc la Honda CRF1100L Africa Twin Adventure Sports DCT. Une machine que je connais parfaitement et que j’ai déjà eu l’occasion de tester en version basique avec et sans le DCT, en 2016. Le gabarit est rapidement maîtrisé et la machine se conduit aisément en ville, pourvu que l’on ait conscience de la largeur des valises en aluminium qui équipent cette machine.
IL FAUT RESTER VIGILANT
Nous quittons rapidement Porto pour rejoindre l’autoroute en direction de l’est. Un terrain de jeu où l’AT se sent à l’aise même si sa destination première est la piste. Il me faut d’ailleurs un léger temps d’adaptation pour m’habituer à la jante avant de 21 pouces. Même avec la bulle réglée au plus bas, la protection contre le vent est excellente et je peux rouler avec la visière ouverte. Au bout d’une cinquantaine de kilomètres, nous quittons l’autoroute en direction de Marco de Canaveses. Nous allons maintenant nous diriger plein sud durant la majorité de notre itinéraire. La route se rétrécit et commence à serpenter entre de petits vallons. C’est à ce moment que je choisis de passer du programme automatique D au S2 plus sportif. La moto rétrograde plus rapidement et monte un peu plus dans les tours avant de passer le rapport suivant. Cela me convient parfaitement, vu le rythme un peu plus élevé qu’adopte Felipe, notre ouvreur du jour.
REBEL A TOUT FAIRE
Après avoir croisé le Douro que nous avions quitté ce matin, nous nous dirigeons vers Viseu que nous contournons pour arriver à l’entrée du parc da Serra da Estrela. Quoi qu’il en soit, passer d’un gros trail à un custom comme la CMX1100 reste une expérience peu banale que je ne regrette absolument pas. La CMX1100 Rebel est arrivée en 2021 pour compléter l’offre disponible en Custom. Honda ne proposant jusque-là que la CMX500.
La « grosse » Rebel reprend le même bicylindre de 1.084 cc qui équipe l’Africa Twin.
La Rebel 1100 s’américanise un peu tout en offrant des capacités accrues pour le tourisme. La machine que je reçois est équipée d’une boîte manuelle. Me voici donc parti à l’assaut de la Serra da Estrela au guidon de la CMX1100T Rebel. Malgré un poids avoisinant également les 250 kilos (248 pour être plus précis), la Rebel me parait beaucoup plus véloce que l’AT.
NOUS PRENONS DE LA HAUTEUR
Il y a bien la largeur des pneumatiques – 130/70 par 18 et 180/65 par 16 – qui entrave un peu la mise sur l’angle. Mais à part cela, la Rebel se manie du bout des doigts. Bien calé sur la grosse selle évasée, je peux à l’envie accélérer en toute quiétude, le mode de conduite Sport étant sélectionné. Les repose-pieds ne sont pas, pour une fois, sur un custom, placés trop en avant. La position de conduite reste cependant un peu hybride, mais pas désagréable. De plus, la garde au sol y gagne un peu. Quoi qu’il en soit, à mon grand étonnement, je suis facilement le rythme imposé par mes collègues roulant en Africa Twin et en NT1100. Le plateau de Torre se dessine à l’horizon. Après une bonne nuit de sommeil, nous reprenons la route, avec comme objectif le centre géodésique du Portugal. Ou si vous préférez, le point central du pays. Il se situe à proximité de Vila de Rei, dans le massif de Merriça. C’est un sommet de 600 mètres qui offre une vue imprenable à 360° sur la région. Et par beau temps, il est même possible d’apercevoir le Torre situé pourtant à 100 kilomètres.
LA REBEL EN MODE DCT
Mais avant d’y arriver, je goûte une fois de plus au charme de la CMX1100T Rebel, mais cette fois en version DCT. La tête de fourche n’est pas très haute mais elle protège bien le haut du torse et les mains. Il existe, en option, un pare-brise plus haut pour ceux qui souhaitent un peu moins de prise au vent au niveau du casque. Les valises de 16 et 19 litres sont bien pratiques pour y mettre la combinaison de pluie et quelques babioles. Leur fermeture demande un certain doigté et, surtout, beaucoup de douceur. Elles sont bien sur verrouillables avec la clé de contact. Le mode DCT fonctionne parfaitement. Néanmoins vous ne disposez pas, en fonction automatique (AT), des menus S1, S2 et S3. Il vous reste cependant toujours la possibilité de passer en fonction manuelle (MT) en utilisant le mode de conduite Sport.
EN TERRAIN CONNU
Nous arrivons enfin au centre du Portugal, symbolisé par une pyramide de 9,10 mètres. Le point de vue est magnifique et l’on y trouve également le musée de la géodésie, ouvert depuis 2002 et unique au Portugal. Il est temps maintenant de céder la Rebel. Place à la NT1100 que j’ai découverte l’année dernière et avec laquelle j’ai effectué un périple de plus de 3.000 km entre la Belgique et le Pays basque. Autant dire que je connais déjà assez bien cette machine. Mais c’est avec un certain plaisir que je reprends son guidon. Il nous reste encore un peu de portions de routes tournantes afin que je puisse apprécier le comportement de cette NT1100.
LA DEUXIEME VENTE DU SEGMENT
Avec sa bulle réglable en hauteur et ses différents déflecteurs, sans oublier ses poignées chauffantes, son régulateur de vitesse et ses valises rigides, la NT1100 peut tailler les kilomètres à souhait. Elle dispose, comme sur l’AT, d’un écran TFT couleur de 6,5 pouces connecté via Apple CarPlay ou Android. Nous voici maintenant à Mação, nous sommes bien au Portugal et pas en Asie, rassurez-vous.
Nous bifurquons gentiment vers l’ouest pour rejoindre la capitale, Lisbonne. La pluie fait son apparition. Au début, gentiment, puis au fur et à mesure que nous nous rapprochons de l’estuaire du Tage, elle redouble d’intensité. Et c’est sous une pluie battante que nous empruntons le Pont Vasco da Gama. Heureusement que je roule sur la NT1100 avec une protection suffisante. Le temps me parait long mais je suis rassuré avec toutes les aides à la conduite et le mode de conduite Rain. La traversée se termine par notre arrivée au magnifique hôtel Myriad à l’architecture si particulière.
CONCLUSION
Au final, nous avons pu apprécier le bicylindre Honda 1100 de trois manières différentes, sur plus de 600 kilomètres. Le résultat est que ce moteur est d’une polyvalence remarquable et s’adapte à toutes les situations. Et que rajouter au sujet du DCT ? Simplement que l’essayer, c’est l’adopter.