MA HONDA & MOI
Remco van den Engel
CMX250 REBEL

"Il ne s'agissait pas d'un bloc de bois dans lequel je pouvais planter ma scie !" En tant que menuisier, Remco van den Engel avait déjà réalisé nombre de projets lorsqu'il a voulu s'attaquer à une vieille Honda. Mais c'est en forgeant que l'on devient forgeron, et aujourd'hui, Remco se tient fièrement à côté de sa CMX250 de 1986.


Une machine pratiquement d'origine. "Pratiquement" car la Rebel est sortie d'usine en bleu, il y a 37 ans. Et cette aile rouge Honda sur le réservoir, n'est-elle pas d'origine… mais pour un Monkey ? Nous posons la question directement à notre interlocuteur. Remco van den Engel a le même âge que sa Rebel. Sa profession : charpentier. Pendant son temps libre, Remco est toujours occupé par différents projets. Il restaure des meubles, s'est construit un voilier et a récemment remis à neuf un vieux tricycle pour son fils. Des activités, comme on le voit, bien éloignées de ses projets sur deux roues. "Cette CMX est la troisième moto que je remets à neuf. Mon premier vrai projet était également une CMX250 de 1989, que j'ai transformée en bobber. Ma première moto personnelle était une Honda Magna 750 noire de 1985. J'ai aussi possédé des modèles sportifs. Mais ils ne me plaisent pas vraiment. Un chopper ou un bobber dégage beaucoup plus de charisme."
AU BOULOT SUR LA MAGNA
Mais les modèles un peu plus anciens nécessitent également davantage d'attention. Remco ne tarde pas à s'en rendre compte. "Cette Magna était mal entretenue et avait besoin de réparations pour continuer à emmagasiner les kilomètres. Elle roulait néanmoins à merveille et me ramenait toujours à la maison. Je savais déjà à l'époque qu'Honda était une marque fiable. Mais cela ne veut pas dire que la moto n'a pas pour autant besoin d'amour. C'est comme cela que l'on apprend à bricoler, même si je n'avais aucune connaissance technique à l'époque. Mais si cela fonctionnait avec l'aide de forums en ligne et de mon père qui me regardait toujours du coin de l'œil en bricolant lui-même sous sa voiture, cela m'apportait la satisfaction nécessaire".
À L'ATTAQUE DE LA REBEL
Rapidement, le menuisier trouve suffisamment de confiance en lui pour s'attaquer à un projet de customisation : il réussit à transformer une CMX250 de 1989 en bobber. Et ce projet en appelle un autre. En 2021, Remco part à la recherche d'une autre CMX. "Je l'ai trouvée très vite. Elle était dans son état d'origine, une livrée bleue, avec une bosse sur le réservoir, la selle était un peu déchirée, les clignotants étaient très abîmés, et elle affichait 30.000 miles au compteur. Mais les chromes étaient encore jolis, le moteur se portait comme un charme, elle venait de recevoir un entretien, le carburateur avait été révisé, la batterie était neuve et le réservoir plein de carburant. Je me suis dit que c'était la bonne et j'ai réussi à l'obtenir à un bon prix".




Remco abandonne rapidement le projet de transformer la moto en un autre bobber. Il décide même de la conserver. "Je n'ai finalement changé que la couleur et réparé tout ce qui était cassé. J'ai mastiqué la bosse dans le réservoir puis, avec les garde-boue, je l'ai poncée, apprêtée et peinte en vert avec de la peinture pour voiture. Mais cette selle déchirée continuait malheureusement à focaliser toute l'attention. Je possédais bien une machine à coudre mais je ne savais absolument pas comment elle fonctionnait. Mais après un après-midi d'apprentissage avec ma mère, même la machine à coudre n'avait plus de secret pour moi. J'ai commandé un morceau de cuir de selle de moto et j'ai disséqué l'ancienne selle afin de pouvoir réutiliser ces morceaux comme moules. Après le rembourrage et la pose de ma selle, la moto était comme neuve. Et, cerise sur le gâteau, j'ai ajouté cet emblème Honda sur le réservoir. Je pense, effectivement, que ces badges sont utilisés sur les Honda Monkey de nos jours. Mais cela n'a pas d'importance : l'emblème rouge contraste joliment avec la couleur verte du réservoir".
ÂME REBELLE
Ce beau projet ne se contente pas de rester dans un garage chauffé. "Certainement pas ! Je roule avec cette moto", explique Remco. "Si je dois aller quelque part et que ma femme et mes enfants n'ont pas besoin de m'accompagner ? Alors je sors avec ma CMX. Mais je l'utilise surtout pour les trajets domicile-travail. D'ailleurs, la consommation de carburant n'est pas mauvaise : 1 litre aux 30 kilomètres. Les pièces détachées sont faciles à obtenir et bon marché. Et avec un peu de connaissances techniques, c'est une moto aisée à entretenir. D'ailleurs, le manuel est inclus. Aujourd'hui, il est impensable que le manuel décrive comment entretenir votre moto. Neuf fois sur dix, une moto moderne avec autant d'électronique vous oblige à aller chez le concessionnaire pour effectuer l'entretien. Et tout cela fait de cette Honda CMX l'une des motos les moins chères et les plus belles que j'ai pu posséder".
NOUVELLE REBEL
Et si jamais elle devait un jour être remplacée, Honda propose d'autres Rebel dans sa gamme. Des candidates adéquates pour Remco ? "J'aime la polyvalence des Rebel actuelles. Elles sont conçues pour être personnalisées et je trouve que c'est un aspect incroyablement agréable. Si je devais choisir, je prendrais une Rebel 500. Mais je n'en suis pas là pour l'instant car ma vieille Rebel est encore bonne pour quelques années de service, tout comme ma Honda Shadow Ace qui se trouve à côté. Franchement, en tant qu'amateur, je suis plutôt fan des vieilles motos 'mécaniques'. Mais elles ne sont plus fabriquées depuis des années, ce que je trouve particulièrement regrettable. Tout n'est qu'injection, contrôle par ordinateur… Ce n'est pas forcément une mauvaise chose. Mais en tant qu'amateur, cela nous limite dans l'atelier. C'est pourquoi j'espère bien mettre une ou deux autres Rebel dans ma remise à l'avenir, quelle que soit l'année de fabrication. Car ce que l'on dit des CMX est vrai. Elles sont solides comme le roc et particulièrement fiables. Et le fait que ce modèle a été construit depuis les années 80 et qu'il roule encore aujourd'hui en est la preuve".
